Le bilan 2024 publié par BPCE L’Observatoire tire la sonnette d’alarme : près de 66 500 entreprises ont fait faillite en France au cours de l’année. Un chiffre inquiétant, qui n’avait pas été atteint depuis la crise financière de 2009. Et malheureusement, la tendance ne semble pas prête à s’inverser pour 2025.
Une hausse vertigineuse des défaillances
L’environnement économique et politique a durement frappé les entreprises françaises en 2024. Selon le rapport de BPCE, le dernier trimestre de l’année a été particulièrement critique, avec 17 966 défaillances enregistrées en seulement trois mois. Sur l’ensemble de l’année, le nombre total de faillites a bondi de 28 % par rapport à 2019 et de 17 % par rapport à 2023.
Les PME et les ETI sont les principales victimes de cette crise. Le nombre de défaillances parmi les entreprises de 10 salariés et plus a explosé, avec une progression de 51 % par rapport à 2019. Ce sont particulièrement les structures ayant entre 6 et 10 ans d’ancienneté qui ont été les plus touchées.
Le secteur de la construction en première ligne
Le secteur du BTP n’a pas été épargné par cette vague de faillites. En 2024, la construction figure parmi les secteurs les plus impactés, aux côtés de l’industrie, du commerce et de l’hébergement-restauration.
Les raisons de cette fragilité sont multiples : ralentissement des projets immobiliers, hausse des coûts des matières premières, pénurie de main-d’œuvre qualifiée, et allongement des délais de paiement.
Pour les entreprises du BTP, la situation est d’autant plus préoccupante que ce secteur représente une part importante des emplois menacés. Selon le rapport, entre 2 % et 3,5 % des salariés de la branche pourraient perdre leur emploi à court terme.
Un impact territorial marqué
Certaines régions françaises sont plus durement touchées que d’autres. L’Île-de-France, la région Rhône-Alpes, ainsi que le Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes) figurent parmi les zones les plus affectées par les défaillances d’entreprises.
Dans ces territoires, la hausse du nombre de faillites varie entre +34 % et +43 % par rapport à 2019.
Que faut-il attendre pour 2025 ?
Les prévisions pour 2025 ne sont guère encourageantes. BPCE estime que le nombre de défaillances pourrait atteindre jusqu’à 68 000 cas supplémentaires. Et cette fois, ce sont les très petites structures qui pourraient être les plus impactées.
Plusieurs facteurs expliquent cette sombre projection :
• Une croissance économique qui devrait rester limitée, en dessous de 1 %.
• La poursuite des remboursements des Prêts Garantis par l’État (PGE) contractés pendant la crise du Covid.
• Une normalisation des recouvrements de l’Urssaf, qui pourrait alourdir les charges des entreprises.
• Un climat d’incertitude politique, qui freine les décisions d’investissement des ménages et des entrepreneurs.
Les entreprises du BTP doivent anticiper
Face à ce contexte tendu, les entreprises du BTP doivent redoubler de vigilance et anticiper les difficultés à venir. La gestion rigoureuse de la trésorerie, l’optimisation des process, et la diversification des activités sont autant de leviers qui peuvent permettre de réduire les risques de défaillance.
La digitalisation des outils de gestion est également une piste à explorer. Pour les TPE et PME du secteur, un logiciel de gestion performant peut faciliter la maîtrise des coûts, améliorer les délais de facturation et sécuriser les flux financiers. Autant de points cruciaux pour traverser cette période d’incertitudes.
Le message est clair : il est essentiel de rester proactif et de ne pas attendre que la situation se dégrade davantage. Dans un contexte économique aussi volatile, chaque décision compte pour la pérennité de l’entreprise.
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